Je sais ce que vous pensez : ah non, l’ail, jamais de la vie, cela complique les relations sociales … Déjà Shakespeare, dans son Songe d’une nuit d’été (acte IV, scène II), faisait dire au tisserand Bottom : « mes très-chers acteurs, ne mangez point d’oignons, ni d’ail, car il faut que nous ayons une haleine douce ».
Détrompez-vous : la recette que je vous présente aujourd’hui contient 20 gousses d’ail (oui, 20), mais je vous promets qu’il n’y paraît rien. La petite gousse d’Aillium sativum, sortie d’Asie il y a 5.000 ans, fait plutôt du bien aux humains. C’est un excellent remède contre l’hypertension et le mauvais cholestérol; vermifuge, anti-oxydant, vaso- et broncho-dilatateur, c’était autrefois un quasi dopant pour les guerriers et les sportifs.
La recette d’aujourd’hui est avant tout un plat de viande. Et pas d’agneau. Vous connaissez j’imagine le gigot de sept heures et vous vous dites qu’il faut une viande forte en goût pour l’accompagner d’ail. Et bien, sachez que le poulet s’en accommode parfaitement.
Le Gallus sinae, asiatique lui aussi, est lui aussi un très vieux compagnon de route de l’homme et a aussi des propriétés nutritives intéressantes. La viande de poulet (comme celle de dinde) est parmi les plus maigres et présente un fort taux de protéines. Elle est parfaite donc pour les efforts prolongés, très facile à digérer, et riche en aminoacides.
Les Grecs offraient déjà au dieu de la médecine, Asclépios, un coq, parce que comme celui-ci annonce le nouveau jour, la divinité donnait une nouvelle vie aux malades. Nous les modernes, bien moins poétiques, nous contenterons de mettre la chère bestiole dans une casserole…
Coupez le poulet en morceaux, préparez dans un bol un mélange de paprika, de poivre et de sel, et parsemez-en la viande. Vous verrez apparaître une jolie couleur rouge (due à la paprika), mais ne vous inquiétez pas.
Ensuite, épluchez la « chemise » externe des gousses d’ail, mais ne les écrasez pas. Il faut les garder entières pour les faire dorer dans l’huile extra vierge d’olive, réchauffée dans la casserole à feu doux.
Une fois cette opération accomplie (cela peut durer un moment), enlevez les gousses et mettez à leur place les morceaux de poulet, pendant environ six minutes.
Ajoutez alors un demi verre de brandy.
… Ajoutez aussi un demi bol de bouillon de poulet, et quelques feuilles de laurier. Laissez cuire pendant une dizaine de minutes.
Entre temps, mettez les gousses d’ail dans un mortier avec du persil haché, et pilez jusqu’à obtenir une crème (à la limite, ajoutez aussi un peu d’huile).
Mettez la crème ainsi obtenue dans la casserole, touillez à l’aide d’une cuillère en bois et continuez la cuisson du poulet. Il faudra attendre que le bouillon ait bien réduit.
Le temps que le poulet soit bien cuit, préparez la garniture. J’ai opté pour des pommes de terres et de champignons de Paris, sautés dans une poêle avec de l’huile extra vierge d’olive (et un petit verre de gin). Servez le tout bien chaud, et nappez le poulet avec la sauce à l’ail. Vous verrez, il n’y aura pas de dommages collatéraux…
Je vous conseille un vin des Marches, un Rosso Conero A.O.C. de la province d’Ancona, produit avec des çépages Montepulciano et Sangiovese.
Ingrédients pour 4 personnes :
1 poulet 1,2 kg
1 cuillère de paprika, poivre noir, sel
20 gousses d’ail
1/2 tasse de brandy; 1/2 tasse de bouillon de poulet;
4 feuilles de laurier, persil haché
huile extra vierge d’olive
Ciao
C’est toujours un plaisir de vous lire et de découvrir vos recettes.
Cette recette, qui me semble savoureuse, redonne ses lettres de noblesse à l’ail 😉
Je ne manquerai pas de la tester très prochainement!
Je ne poste pas toujours de commentaire mais je suis assidument vos publications.
Continuez à nous régaler
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Merci à vous de me suivre.
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